5 questions sur la philanthropie culturelle
Philanthropie culturelle
Publié le 1 juillet 2016
Philanthropie culturelle
Publié le 1 juillet 2016
Ce mois-ci, apprenez-en davantage sur la philanthropie culturelle avec Caroline Bergeron, responsable de programmes de la Faculté de l’éducation permanente à l’Université de Montréal.
On parle de mécénat surtout en France et sur le continent européen, quoique le terme se rencontre parfois au Québec. À l’origine, un mécène est une personne qui soutient substantiellement les arts et la culture avec sa fortune personnelle. Les initiatives Arts-Affaires que l’on voit éclore ces derniers temps s’inspirent du mécénat. Au Québec, il y a peu de mécènes. Ils sont souvent issus du monde des affaires et souhaitent assurer une diffusion de l’art au grand public. Les grands donateurs du 21e siècle ont toutefois développé certaines caractéristiques communes. Ils sont souvent beaucoup plus engagés dans la cause qu’ils soutiennent qu’auparavant et se comportent parfois comme des investisseurs vis-à-vis les organismes plutôt que comme des donateurs désintéressés.
Les revenus d’un organisme peuvent provenir de plusieurs sources. Traditionnellement, on distingue de façon quasi hermétique ces sources mais je crois que c’est une erreur. Je préfère parler d’un «mix» financier utile à l’organisme comprenant les subventions, les commandites, les revenues auto-générés, les dons (ce qui provient de la philanthropie) et le financement autre (prêts, revenus de placements, etc.). L’important c’est d’avoir un plan de financement cohérent qui inclut toutes ces sources en s’appuyant sur la mission et la vision de l’organisme, tout en s’inscrivant dans sa planification stratégique et son positionnement. C’est plus difficile à faire qu’il n’y parait.
La culture est un peu l’enfant pauvre de la philanthropie, au Québec comme au Canada. En 2010, la catégorie agrégée «culture et loisirs» arrive en 5e position avec approximativement 5,1% des dons effectués, la «santé» est bonne première avec 32% des dons. Pour l’implication bénévole, la catégorie «culture et loisirs» arrive en pole position avec 29,7% du temps total de bénévolat consacré à ce domaine. Toutefois, cette statistique est presqu’impossible à utiliser pour la culture puisqu’il est impossible de dégager quelle proportion de cette catégorie revient au coaching d’équipes de sport amateur ou à la diffusion des arts.
Dans la culture, comme dans tous les autres domaines, la clé de la sensibilisation est la démonstration ferme et tangible des impacts positifs qu’un programme ou qu’un organisme dégage pour sa communauté ou ses bénéficiaires. Il est important de savoir identifier la valeur partagée, le bien-être global, qu’apporte l’initiative culturelle. Il est également primordial pour les organismes d’engager le dialogue avec leurs publics et de les connaître. Les meilleurs prospects (donateurs potentiels) des organismes culturels en termes de dons, sont ceux qui reviennent, encore et encore.
Premièrement, accepter qu’il existe des pratiques de collectes de fonds et des compétences à développer pour les actualiser. Deuxièmement, réaliser quelle valeur phénoménale l’art et la culture peut représenter dans la négociation d’une commandite ou d’un don. Ce que les organismes de ce domaine peuvent apporter à leur partenaire est impossible à fabriquer par ces derniers. Ce sont les artistes et leurs représentants qui sont en meilleure position dans la négociation de financement.