1) Bonjour Élisabeth ! Premièrement, qu'est-ce que La Station offre ?

La Station est un programme de séances créatives express composé de plusieurs catégories d’activités, prenant place au Café SAT. Que ce soit sous forme de Studio Libre, de cliniques de soutien technique coopératif ou de séances de speed learning, l’idée est d’avoir un rendez-vous chaleureux qui stimule la curiosité et la créativité pour la communauté des arts numériques. La force de La Station, c’est la communauté créative extrêmement riche qui la compose, et c’est elle qu’on souhaite mettre à l’honneur. Ce qu’on propose, c’est un cadre. Toute la richesse des contenus naît du partage et de l’implication de la communauté. Notre objectif c’est, avant tout, d’accompagner dans leurs projets ces créatif·ve·s en piquant leur curiosité, en les inspirant, en faisant naître des collaborations et ainsi faciliter le développement de leurs carrières.

2) À qui les activités de La Station sont-elles adressées et quel a été l'élément déclencheur ?

Les activités sont ouvertes à toutes les personnes impliquées dans la communauté des arts numériques et-ou qui ont une pratique créative reliée à celle-ci. 

On observait depuis un certain temps la problématique des professionnel·le·s en création qui ont parfois de la difficulté à se tenir à jour, à faire des maillages et des rencontres. Ceci à cause d’un emploi du temps extrêmement chargé et variable qui rend difficile l’engagement à une formation hebdomadaire sur plusieurs semaines, par exemple.

Le moteur de la réflexion pour le projet, c’est donc la réalité de ces artistes et créateur·rice·s professionnel·le·s ou en voie de professionnalisation. Pour concevoir le programme, nous nous sommes demandé·e·s : quels sont leurs enjeux, leurs besoins, comment est-ce qu’on peut les soutenir, favoriser le développement artistique et professionnel, favoriser le maillage avec les différentes industries reliées, etc. On est parti d’hypothèses venant de notre proximité avec les centaines d’artistes qu’on voit passer par la SAT chaque année, que ce soit en résidence, en diffusion ou en formation, venant de la réalité qu’on connaît comme travailleur·euse·s culturelle·s qui ont également une pratique artistique, et des besoins qu’on entendait dans la communauté depuis plusieurs années. À partir de ces hypothèses, on a travaillé en combinant les expertises de nos départements d’éducation, de design d’expérience collaborative (living lab) et de création pour former des catégories d’activités uniques à Montréal qui pourraient répondre à ces besoins. 

Finalement, on a récolté les commentaires de plus de 200 personnes pour avoir leurs impressions, valider nos hypothèses et orienter le développement futur du programme : on peut donc réellement dire que le programme a été développé sur mesure et en collaboration avec la communauté à laquelle il s’adresse, et c’était un aspect très important pour nous.

De pair avec toute cette réflexion, on avait aussi le nouveau Café SAT qui, dès le départ, a été réfléchi pour être plus qu’un simple café. On savait dès le début qu’on voulait y faire le programme. On voulait voir comment on pourrait s’en servir pour réaliser des activités, desservir la communauté, faire vitrine, et devenir réellement un hub créatif des arts numériques. Le café en quelque sorte est le pont, le lien, le point de rencontre. Entre différentes personnes, entre l’espace public de la SAT et sa vitrine, entre la formation et la création, entre la recherche et l’appliqué. C’est là où on converge pour échanger et mettre ensemble toutes nos connaissances pour repartir plus riches dans notre milieu. D’où le nom de La Station !

3) Quelle préparation et-ou expérience faut-il pour participer à La Station ?

Je dirais qu’il ne s’agit pas tant de la préparation que d’avoir une bonne attitude! Vu que les séances sont conçues pour être suivies de manière assez spontanée et dans un horaire chargé, il n’y a pas vraiment de choses à préparer en tant que tel. 

Par exemple, pour les séances de Studio Libre, il faut simplement décider sur quel projet personnel on souhaite travailler et amener le matériel nécessaire. 

Les activités plus ponctuelles peuvent demander une petite préparation supplémentaire (identifier une problématique à résoudre pour Le Dépanneur, ou encore préparer 3-5 minutes de partage de connaissances pour L’Express), mais jamais rien de trop long ou de demandant. 

Pour bien profiter de sa participation, ce qui compte c’est d’arriver avec un objectif personnel, d’être prêt·e à échanger et d’être actif·ve.

4) Avez-vous déjà eu des ateliers ? Des retours de participants ?

Les activités ont officiellement commencé le 15 octobre 2019, mais on avait mené des séances d’expérimentation auparavant pour valider le concept et le peaufiner en recueillant les commentaires des gens de la communauté. Les retours sont jusqu’à maintenant extrêmement positifs ! 

On a déjà un réel engagement de la communauté qui vient, des potentielles collaborations entre participant·e·s qui se créent après une première séance et beaucoup d’encouragements pour le programme. C’est très motivant ! 

On a créé La Station pour la communauté, alors pour nous, c’est qu’on est en train de réussir si les activités semblent la stimuler, l’engager et la motiver. On est aussi très ouvert·e·s par rapport aux commentaires, justement : on en recueille à chaque séance et notre vision est une approche itérative et organique. Le programme va toujours continuer de s’enrichir et d’évoluer au fur et à mesure des échanges avec la communauté.

5) Quel est votre but à long terme pour ce projet ? Comment voyez-vous La Station évoluer au cours des prochaines années?

Pour l’instant, on a la chance d’avoir pu lancer le programme en phase pilote grâce, entre autres, au soutien de la Ville de Montréal. Cette première phase se poursuit en 2020, au cours de laquelle on souhaite continuer à enrichir La Station avec de nouvelles catégories d’activités qu’on a déjà conceptualisées. 

On souhaite aussi garder l’aspect gratuit pour toutes les activités et continuer à faire évoluer le programme au-delà de 2020. C’est une des choses sur lesquelles on va travailler au cours des prochains mois : soit en recherchant des appuis financiers, par exemple auprès de la forte industrie locale du numérique et de la création, soit en réfléchissant à des modèles d’autogestion ou du moins à de nouvelles approches qu’on pourrait adopter afin que les activités puissent perdurer de manière plus autonome. 

Le projet est aussi fortement axé sur la communauté, ce qui veut dire que celle-ci peut continuellement nous donner ses commentaires et nous proposer des thèmes ou des approches qu’elle trouverait bénéfiques, nous permettant de faire évoluer les activités de manière organique. On invite d’ailleurs tout le monde qui souhaite s'impliquer à nous partager leurs idées sur le site de La Station !