5 questions les plus posées à un avocat en droit du divertissement
Droit
Publié le 1 novembre 2016
Droit
Publié le 1 novembre 2016
Pour le mois de novembre, prenez le temps de connaître vos droits avec Me Véronyque Roy, avocate spécialisée en droit du divertissement.
Oui, dans la mesure où les gens dont on parle ne sont pas reconnaissables. Comment y arriver? On change bien sûr les noms, mais aussi les caractéristiques des personnages (lieu, métier, âge… etc.). On peut aussi changer l’endroit où les événements se déroulent. Même, écrire sous pseudonyme peut contribuer à ce que la belle-famille soit méconnaissable puisque cela crée une distance entre l’auteur et son histoire, qui se situe entre la fiction et la réalité.
Au Canada, oui. Le droit d’auteur est d’application nationale ce qui signifie que, pour l’utilisation d’une œuvre au Canada, on applique la législation canadienne (qui prévoit que les œuvres sont protégées, à moins d’exception, jusqu’à la fin de la 50e année après le décès de son auteur). Peu importe la nationalité de l’auteur. Cependant, si l’exploitation dépasse nos frontières (par exemple, pour une captation et une diffusion sur le Web), nous devons nous assurer que nous respectons le droit d’auteur sur ces territoires.
Oui, vous devez payer les droits d’auteur lorsque c’est public. Non, vous n’avez pas à contacter chacun des titulaires de droits. Heureusement, il y a des sociétés de gestion collective qui ont des tarifs établis, pour de tels droits de représentation publique. Visitez le site de la SOCAN pour savoir le tarif applicable et la procédure à suivre :https://www.socan.ca/fr/licensees/music-use. Notez qu’il est possible que le propriétaire ou exploitant de la salle puisse déjà avoir payé pour vous les redevances de la SOCAN.
Au Québec, il y a deux lois qui régissent les artistes professionnels : la Loi sur le statut professionnel des artistes des arts visuels, des métiers d’art et de la littérature et sur leurs contrats avec les diffuseurs (S-32.01) et la Loi sur le statut professionnel et les conditions d’engagement des artistes de la scène, du disque et du cinéma (S-32.1). La première ne donne pas aux artistes le pouvoir d’imposer la négociation d’ententes collectives aux contractants (éditeurs, galeristes,…). Aucune procédure de grief n’est non plus prévue en cas de non-respect des contrats, au sens de la loi. Cependant, la LSA 32.1, celle qui touche les comédiens, scénaristes, musiciens, prévoit tous ces bénéfices et droits aux artistes. La négociation d’ententes collectives est donc facilitée pour eux. Ce manque de possibilité ne découle donc pas de la compétence ou de la force du syndicat d’artistes, mais bien de la loi provinciale qui s’applique à eux.
On peut poursuivre pour violation de droit d’auteur devant la Cour des petites créances. La réclamation maximale y est (en 2016) de 15 000$. Cependant, on ne peut pas poursuivre pour le « vol d’une idée » puisque les idées sont de libre parcours. Seules les œuvres fixées (c’est-à-dire écrites ou filmées par exemple) sont protégées par la Loi sur le droit d’auteur. Les œuvres doivent en outre être couvertes par l’une des catégories prévues à la Loi sur le droit d’auteur: œuvre littéraire (écrit), œuvre musicale (musique avec ou sans paroles), œuvre dramatique (pièce de théâtre), œuvre artistique (peinture, sculpture…)… L’œuvre doit de plus être originale (c’est-à-dire l’auteur, doit être à l’origine de l’œuvre, l’œuvre doit être le fruit de son travail, de son talent et de son jugement – ne pas être copiée!).
Le droit d’auteur ne protège, en règle générale, que l’œuvre de la façon dont elle a été fixée. Ainsi les mots utilisés sont protégés, mais pas l’idée ni le concept, à moins que l’idée soit très détaillée et qu’on puisse prouver que le contrefacteur a eu accès à notre œuvre et qu’il s’est adonné à de l’imitation déguisée.
Véronyque Roy, LL.B. LL.M. DESS Trad.
Avant ses études en droit et l'obtention de son permis de la pratique du droit par le Barreau du Québec (2000), elle a obtenu un diplôme d'études collégiales en musique du Cégep de Saint-Laurent. En plus de son exercice du droit, elle a enseigné le droit du divertissement à la Faculté de droit de l'Université de Sherbrooke et au Recording Arts of Canada. Elle enseigne actuellement le Droit de l'édition à l'Université de Sherbrooke. Après avoir fait une maîtrise en droit à l'Université de Montréal ainsi qu'un DESS en traduction, elle poursuit actuellement des études doctorales à l'Université de Sherbrooke.
Elle publie couramment des articles et donne des formations. Après avoir été membre du conseil d'administration du Théâtre du Grand Jour et de celui du Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec, elle est présentement membre de celui de Copibec.
Véronyque Roy étudie, rédige et négocie des contrats pour le compte d'artistes issus de tous les domaines (littérature, cinéma, musique...). Elle représente aussi des syndicats et associations d'artistes.
Ses prochaines formations :
Contenu légal d’une œuvre littéraire : que puis-je dire ou utiliser ?
Puis-je parler de ma famille sans leur consentement ? Est-ce que la mention d’«œuvre fictive» me protège contre les poursuites ? Puis-je utiliser des marques de commerce réelles dans mon œuvre ? Puis-je citer les paroles d’une personne réelle ? Etc.
Avec Véronyque Roy, avocate spécialisée en droit du divertissement
Date : Samedi 26 novembre 2016, de 9 h 30 à 16 h 30
Lieu : Maison de la littérature, Québec [40, rue Saint-Stanislas]
https://www.uneq.qc.ca/services/formations/ateliers-de-formation/
Droits dérivés : les multiples exploitations d’une œuvre littéraire
Que doit-on prévoir dans un contrat d’édition à propos des droits connexes ? Quelles sont les différentes exploitations d’une œuvre littéraire ? Comment évaluer la rémunération de l’auteur lors d’exploitation dérivée de son œuvre ?
Avec Véronyque Roy, avocate spécialisée en droit du divertissement
Date : Samedi 18 mars 2017, de 9 h 30 à 16 h 30
Lieu : Maison de la littérature, Québec [40, rue Saint-Stanislas]
Partout au Québec (classes virtuelles) : https://www.uneq.qc.ca/services/auteur-autonome/
Les aspects juridiques et légaux du métier d’écrivain
Date : mercredi 30 novembre, de 19 h à 21 h
Lieu : L’auteur autonome – uneq.eduperformance.com